En février dernier, le préfet de Sâone-et-Loire avait interdit la fête foraine de Chalon-sur-Saône en raison de la situation sanitaire. Le maire de la ville, Gilles Platret a signé ce matin un arrêté autorisant la fête du 5 au 14 mars, contre la décision du préfet.
Le maire de Chalon-sur-Sâone et le Préfet de Saône-et-Loire continuent de s'affronter au sujet de l'organisation de la fête foraine du 5 au 14 mars. Pour rappel, la décision de la Préfecture d'interdire l'évènement avait fortement déplu à Gilles Platret (LR) qui l'avait alors exprimé sur les réseaux sociaux. Un nouveau front a donc été ouvert ce lundi matin avec la signature d'un arrêté municipal autorisant l'organisation de l'évènement. Le Préfet du département a alors réagit en saisissant le tribunal administratif de Dijon.
L'arrêté municipal publié ce lundi estime que les conditions sanitaires sont désormais réunies pour que la fête puisse se dérouler, avec "des mesures appropriées que les forains sont tout à fait disposés à prendre" et en avançant "la nécessité de lutter contre la crise psychologique lourde qui est la conséquence tout à la fois de la crise épidémique et des mesures de restriction des libertés qui l’ont accompagnée."
Dans son communiqué, le maire de Chalon, par ailleurs en campagne pour les élections régionales de juin en tant que tête de liste LR, signale qu'il a joint ce 1er mars le Préfet au téléphone pour le prévenir de la signature de cet arrêté. Un Préfet mis au défi avec cette formule "L'État prendra ses responsabilités, j'ai pris les miennes et les forains également."
Le Préfet conteste l'arrêté municipal
En réponse, Julien Charles, a décidé de saisir ce lundi le Tribunal administratif de Dijon, réclamant l'annulation et la suspension de l'arrêté municipal. Selon le Préfet du département, la décision du maire de Chalon-sur-Saône se pose en opposition au décret du 29 octobre 2020 énonçant les mesures nécessaires à la lutte contre la coronavirus. "Le décret prévoit expressément l'interdiction des fêtes foraines (article 45)".
"Le préfet, conscient des difficultés rencontrées par les forains concernés par les mesures de restrictions de leur activité, rappelle que l’État a mis en place un dispositif de soutien destiné à les aider à traverser la crise sanitaire. Les services de l’État demeurent à disposition des professionnels qui rencontreraient des difficultés pour solliciter les aides mises en place", explique dans un communiqué la Préfecture de Saône-et-Loire.
Gilles Platret a alors annoncé au micro de France 3 Bourgogne vouloir profiter de la future audience devant le tribunal administratif de Dijon pour "plaider la cause des forains", expliquant par la même occasion qu'il souhaitait "que l'État comprenne que l'on ne met personne en danger. Dans ce département, on a un taux qui a fortement baissé. On peut organiser cette fête en plein air, en respectant le protocola sanitaire, sans que cela ne présente le moindre risque".
Une passe d'armes alors même que les premiers forains sont déjà installés. Frédéric a fait la route depuis la Lorraine, depuis plusieurs mois il attend de reprendre son activité de forain. " On veut travailler, on veut gagner notre vie. On a beaucoup de choses à payer donc il faut que l'on travaille " explique-t-il. Parmi ses homologues, certains forains sont prêts à braver l'interdiction : " ce que l'on réclame c'est le droit au travail, le droit d'exister, revendique l'un d'entre eux. ll faut que l'on nous retire de ce fameux décret qui interdit les fêtes foraines ". On se souvient que Gilles Platret avait lors du confinement de novembre autorisé les commerces non essentiels de sa ville à ouvrir, contre la décision de l'État, un arrêté qui avait été par la suite annulé.